Guillaume Payre, webmaster à Grenoble

Les éléments à prendre en compte pour concevoir une page Web

Les éléments qu’il faut prendre en compte dans la production/conception d’un contenu destiné à être mis en ligne.

Il y a deux écueils à éviter quant à la conception puis la production d’un contenu destiné à être mis en ligne :
– le premier est de considérer l’écran vide d’ordinateur comme une feuille blanche et de lui appliquer tous les usages du papier.
– le second est de vouloir absolument utiliser toutes les possibilités techniques que permet le langage de programmation du contenu web HTML.

Parmi les erreurs qui découle de la considération de la page web comme une feuille de papier, on peut en citer deux significatives. La première est de considérer l’espace de l’écran comme fini, comme l’est une feuille de papier.
Ce qui est faux car l’écran avec l’aide de la molette de la souris permet le défilement vertical (scrolling en anglais). C’est ainsi qu’avec le temps les textes publiés sur Internet ont retrouvé une certaine longueur et que les blogs se sont permis d’afficher en page d’accueil beaucoup d’ancien billets.

L’autre erreur à mon sens, plus anecdotique, est faite par le site du quotidien International Herald Tribune. Reprenant l’usage des colonnes dans la mise en page des journaux, ce site permet de lire les articles en lignes en plusieurs colonnes de largeur et de hauteur égales. Outre que cette mise en page est très difficile à mettre en page techniquement, cela ne me semble pas en accord avec les usages de la mise en page sur Internet (texte complet, pleine largeur…).

La seule nuance à apporter est que les écrits sur papier et les écrits sur écrans partagent certaines qualités. Par exemple, les écrits d’écrans de plus en plus aérés aujourd’hui jusqu’à contenir des espaces blancs entre les textes. L’espace blanc étant une pause pour les yeux du lecteur, cela montre que celui-ci a été pris en compte dans son accès au texte (le meilleur exemple de cette pratique est la page d’accueil du moteur de recherche Google qui est au 3/4 blanche autour de la case de
recherche).

L’autre écueil qui a été une erreur souvent faite pendant l’ère du Web 1.0, est de vouloir absolument
utiliser toutes les possibilités techniques permises par les formats utilisés sur Internet.
Par exemple
– les gif (images) animés [les choses qui clignotent sont illisibles (parce que la technologie permettait de le faire, on le faisait, sans se questionner sur la lisibilité)]
– et les compteurs de visiteurs ont beaucoup été utilisés dans les années 90 avant que l’on s’aperçoivent de leur inutilité et même de leur « nocivité » quant à l’expérience des visiteurs sur les sites web utilisant ces technologies.

Pour finir, certains usages se sont développés sur Internet pour devenir presque des standards ou au
moins des bonnes pratiques.

D’abord le texte alternatif pour les images devenu quasi-obligatoire pour des question d’accessibilité
(les aveugles avec la synthèse vocale sont capables ainsi de comprendre ce qui est sur l’image et ne sont pas bloqués).

Ensuite, le référencement doit-être pris en compte. Loin du mythe de l’indice de densité (selon lequel le mot que l’on voulait faire référencer devait se retrouver à hauteur de 5 % du texte, pas plus), il faut plutôt chercher à écrire naturellement, c’est ce qui est récompensé par les moteurs de recherche, en pensant à utiliser beaucoup de synonymes, pour être bien référencé sur plusieurs mots-clés.

En conclusion, on peut se demander si cela vaut la peine d’écrire de façon linéaire alors que la
lecture sur écrans n’est pas linéaire.

Les écrits d’écran redéfinissent la frontière entre l’oral et l’écrit (le chat ou clavardage par exemple est de l’oral « écrit »).
De même, les écrits d’écrans permettre des conversations asynchrones (l’envoi se fait en l’absence d’un interlocuteur) où l’on peut dire que l’on est « ensemble mais pas au même moment » (grâce aux emails et SMS).

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